La semaine de Franck

FFLundi 31 mars. Les dîners en ville ont leur attrait, lorsqu’ils sont, comme ce soir, vraiment élégants. Ma voisine de droite est Christine Orban ; conversation primesautière, de saison… Rompant un peu ce charme, un convive au discret accent méridional s’emporte contre le parisianisme, cause à ses yeux de la défection massive du corps électoral (il n’a ni vraiment tort, du reste, ni tout-à-fait raison). Et de nous prendre tous deux pour exemples de « Parisiens déconnectés » – moi qui me sens si provincial ! Ma voisine n’est pas moins surprise : « Mais je suis une enfant du Maroc ! » s’insurge-t-elle. Alors : où sont les Parisiens, fiers de l’être ?

Mercredi 2 avril. Bluffé. Une étudiante en Communication me pose un chapelet de questions, à la terrasse du Café Mode, au sortir de l’émission. Œuvrant  sur les moyens de vulgariser l’Histoire, elle maîtrise sa question, possède ses dossiers. Sésame ultime : elle s’est entretenue, d’ores et déjà, avec Alain Decaux – notre maître à tous ! Ses interrogations m’amènent à formaliser certains points de vue ; et je me sens comme jamais l’héritier – indigne, certes – d’une chaîne de passeurs jadis forgée par G. Lenotre.

Jeudi 3 avril. Ravi. Renaud Saint-Cricq, rédacteur-en-chef de l’émission de Cyril Hanouna, m’a demandé de remplacer, au débotté, Laurent Guimier ! Le temps d’une émission, me voici donc dans la peau d’un chroniqueur de divertissement, renvoyant la balle aux habitués – dont l’inoxydable et merveilleux Pierre Bellemare –, et posant des questions à François Valéry dont je ne savais rien la veille ! Je m’amuse comme un fou.

Nostalgique. Pour nous conduire Porte de Versailles, au Salon des Séniors dont la radio est partenaire, il a été prévu de mobiliser …des Deux-chevaux Citroën ! Amusante expédition pour ma petite équipe. Tandis que le chant singulier de la deudeuche grimpe dans les aigus, je me retrouve soudain catapulté quarante ans en arrière, dans la voiture de mon enfance, dans le temps aigre-doux des bons moments subis.

Impressionné. Stéphane Martin, le président du musée du Quai Branly, me reçoit dans son vaste bureau trapézoïdal, au cœur de la Chose conçue par Jean Nouvel. Sa culture affûtée me paraît confiner à l’érudition ; elle est servie par une aisance et par un entregent qui tranchent fort sur la médiocrité de l’époque. Pour un peu, je reprendrais confiance dans notre haute fonction publique – celle qui, naguère encore, étonnait le monde !

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