La semaine de Franck

AtlanticLundi 7 avril. Bouleversé. Pour le vingtième anniversaire du début du génocide rwandais, je reçois dans « au cœur de l’histoire » mon confrère Nicolas Poincaré. Il est un des rares grands reporters à s’être trouvés sur place, en 1994, et à pouvoir évoquer l’horreur inouïe de ces massacres planifiés, à la machette. Il nous confie, plein d’humilité, ce qui s’apparente à des regrets, et raconte comment, par un jour maudit, apercevant depuis sa voiture les préparatifs d’une exécution, il a obéi à l’injonction de sa passagère, et appuyé sur l’accélérateur au lieu de s’arrêter… Dans le cas contraire, serait-il encore là pour témoigner ?

Touché. Pour la énième fois depuis 2005, je viens prononcer une conférence devant l’auditoire fidèle de la Salle des fêtes de Savigny-sur-Orge. Ces rendez-vous du lundi soir me sont devenus familiers… Habituellement, je suis reçu et présenté par Mme Lupi, depuis longtemps Adjointe au Maire, en charge de la Culture. Cette fois – alternance municipale… – la forte personnalité de Mme Lupi se trouve reléguée dans le public, et ce sont de nouveaux visages qui m’accueillent de leur mieux. Il faut croire que je suis trop attaché à mes habitudes : je me sens tout chose, comme si je m’étais trompé de rendez-vous.

Mardi 8 avril. Tout excité. En l’an 2000, une conférence de Presse annonçait urbi et orbi que le dossier Louis XVII était classé, et que le fils de Louis XVI et Marie-Antoinette était bien mort à la prison du Temple. J’ai souvent, depuis lors, mis en doute l’origine de la relique dont on avait fait parler l’ADN… Près de quinze ans plus tard, il semble que l’affaire soit sur le point de rebondir, et que d’autres études génétiques – ah, l’empiétement de la science sur l’histoire… – veuillent démontrer l’appartenance des Naundorff au sang des Bourbons ! Suis-je le seul à qui ces choses-là donnent encore des frissons ?

Vendredi 11 avril. Embarqué. St Nazaire accueille notre petite équipe de radio pour une émission spéciale, en direct du centre d’interprétation Escal’Atlantic. Cette sorte de musée vivant du Paquebot, avec ses trésors d’acajou et de cristal dépoli, est entièrement dissimulé à l’intérieur du gigantesque blockhaus de l’ancienne base sous-marine de la Kriegsmarine, elle-même édifiée sur les ruines d’une gare maritime transatlantique…Emmanuel Mary et son équipe –dont la remarquable Andrea Klose – ont fort bien fait les choses : notre studio de fortune est magnifique, comme greffé sur la poupe d’un de ces palaces flottants dont Saint-Nazaire aura peuplé les mers.

 

2 Commmentaires

  1. Chantal Deléage dit :

    Votre article sur le génocide rwandais: un conflit qui montre, comme dans tous les autres dans l’Histoire, combien l’homme est capable du pire, sa capacité à la destruction de ses congénères dans le raffinement de la cruauté … L’homme a-t-il une âme ?

  2. Sophie Laurent dit :

    Contente de vous avoir rencontré à St-Nazaire Franck et merci de votre disponibilité et gentillesse !
    Amicalement
    Sophie

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